Un article ce jour particulièrement bien renseigné dans le Dauphiné Libéré ainsi que de nombreux commentaires
sur les réseaux sociaux posent la question des sondages dans la course aux municipales 2014.
5 commentaires pratiques semblent nécessaires :
1) Les actuels sondages ne peuvent qu'avoir valeur de tests de premiers repérages tant la part
des "Ne Sait Pas" est importante.
L'électorat se décide de plus en plus tardivement à l'approche de l'élection. Par conséquent, aujourd'hui,
les tendances doivent être prises avec beaucoup de précaution.
2) Certains commentaires sont très amers face aux sondages réalisés. La multiplication des sondages
par un même commanditaire poserait en effet la question de moyens financiers particulièrement disproportionnés
surtout si ce commanditaire est proche du pouvoir local exposant alors à des questions légitimes sur les sources
réelles de financements.
Mais pour le reste, il parait pour le moins surprenant de penser que des candidats potentiels pourraient penser
financer une campagne globale sans avoir les moyens de financer un ... seul sondage. Il y aurait là une incohérence
face aux sommes en question.
Par conséquent, il y aura une multiplication très probable des sondages tout particulièrement à partir de novembre 2013.
3) Cette multiplication des sondages montre la vocation nouvelle de ce marqueur technique : devenir un détecteur
de victoire. Parce que la "victoire vole au secours de ... la victoire", le sondage n'est plus un outil de connaissance mais
d'influence.
4) Sous ce volet d'influence, le sondage devient l'outil d'une délégation de citoyenneté.
Le citoyen s'en remet à la masse. C'est un processus très étonnant et d'ailleurs très inquiétant. Au moment même
où les citoyens ont globalement beaucoup gagné en maturité, en indépendance de pensée, ils abandonnent
leur autonomie de décision.
5) Ce contexte favorise le push polling qui est désormais un outil majeur des campagnes américaines.
Mais là aussi, la sagesse des faits a introduit une nouvelle donnée : trop de sondages tuent les sondages.
La profusion des informations contradictoires anéantit les lignes directrices.
La France appliquant souvent le plus mauvais de la politique américaine ne devrait plus tarder à connaître
cette profusion des sondages. Ce pourrait être l'une des nouvelles tendances fortes des municipales 2014.
Face à cette nouveauté, l'électorat restera-t-il zen ?