SERVIR WITTENHEIM SERVIR LA LIBERTE !!
17 Avril 2018
Après une minute de silence en hommage aux victimes du dernier attentat et à Mireille Knoll, l’octogénaire juive tuée chez elle, le maire de Wittenheim a entamé la présentation du budget primitif 2018, principal sujet du conseil municipal réuni vendredi soir.Antoine Homé a expliqué que ce budget, « maîtrisé et volontariste », de 20 millions d’euros (près de 15 M€ pour la section de fonctionnement et 4,4 M€ pour l’investissement), avec 1,9 M€ d’autofinancement et une dette en baisse, respectait « les grandes orientations » approuvées il y a deux mois. Il est très vite arrivé au sujet qui fâche : la hausse de 1,5 % des taux des impôts locaux, qui sont ainsi fixés à 10,26 % pour la taxe d’habitation, 19,50 % pour la taxe foncière sur le bâti et 49,94 % pour la taxe foncière sur le non bâti. Le maire a justifié cet « ajustement modéré de la fiscalité » par « le contexte budgétaire actuel marqué par la baisse des dotations de l’État et la fin des emplois d’avenir ». « 1,5 % correspond peu ou prou à l’inflation prévisionnelle et nous sommes dans un étiage modéré par rapport à d’autres communes » , a-t-il insisté. Tout en critiquant le principe de la suppression de la taxe d’habitation, l’élu socialiste a aussi redit que « 83 % des Wittenheimois allaient avoir une baisse d’un tiers de la TH ».Pas de justice fiscaleDes arguments qui n’ont pas convaincu les deux groupes d’opposition, qui s’en sont pris avant tout au gouvernement et à l’État.
Pour Philippe Duffau (Witt’démocratie citoyenne), le problème se situe « dans le caractère injuste car régressif des impôts : plus on a de revenus élevés, moins on paye d’impôts en proportion… Situation amplifiée depuis les cadeaux fiscaux énormes accordés par le gouvernement Macron-Philippe au haut de la pyramide sociale… Toute hausse des taxes aggrave cette inégalité aux dépens des classes populaires ». Et de conclure : « Tant que la justice fiscale ne sera pas au rendez-vous, nous ne voterons pas de budget s’appuyant sur une hausse de la fiscalité. »« Moi aussi, j’aurais préféré qu’on réforme la fiscalité » , a embrayé Antoine Homé, tout en taclant l’élu proche de la France insoumise et ses « interventions constantes » à ce sujet : « Je trouve gênant qu’on fasse du populisme anti-impôt quand on est de gauche. Ce n’est pas dans l’ADN de la gauche, qui considère que l’impôt est citoyen […] Si on augmente les taux, c’est pour maintenir les services publics et animer cette ville. »L’État responsable
Tout en reconnaissant « la bonne gestion » du maire, Patrick Pichenel (Servir Wittenheim) s’est lui aussi opposé à la hausse des impôts : « Même si cette hausse est modérée, on va finir par étrangler les contribuables de notre commune, qui subissent déjà la hausse de la CSG et de bien d’autres taxes. » L’élu de droite s’en est également pris à la baisse, « même modérée » , des subventions aux associations. Baisse qui ne concerne pas toutes les associations et qui n’est pas du même niveau pour toutes, s’est étonné Patrick Pichenel. Il n’est pas non plus d’accord avec la méthode utilisée pour l’attribution de ces aides : « On va baisser les subventions des associations qui ont une bonne gestion pour, en fait, les redistribuer à celles qui ont peut-être une moins bonne gestion. Attention de ne pas mettre en péril le fonctionnement de notre tissu associatif. » Il a toutefois tempéré son propos en mettant sur le dos de l’État la responsabilité des coupes budgétaires que la Ville est obligée de faire. « Ce n’est pas vous que nous sanctionnons, mais l’État qui nous emmène tout droit dans le gouffre » , a conclu Patrick Pichenel. Son groupe a donc aussi voté contre la hausse des taux et contre le budget de la Ville.Les budgets du service des eaux (2,3 M€), du cinéma (230 058 €) et de la régie photovoltaïque (133 456 €) ont été adoptés par tous, sans débat.