SERVIR WITTENHEIM SERVIR LA LIBERTE !!
10 Juin 2012
"Comment l'élection présidentielle Française a-t-elle pu faire croire au nouveau président de la république qu'il avait les pleins pouvoir de décision stratégique sur l'Europe et la zone euro, au point d'aller humilier publiquement Merkel et Obama lors de son premier sommet international...
Sans même avoir pris le temps de former un goiuvernement, ni avoir pris le temps de dessiner les premiers contours d'une politique intérieure sérieuse, destiné à prouver à ses homologues étrangers le bien fondé des ses idées et la pêrtinence de ses arguments, alors que personne ne le connait sur la scène internationale, sa seule détermination préoccupation est d'imposer ses idées, ses solutions et sa vision économique et sociale devant, rien moins que ça, Merkel, Obama, Cameron, et plus fou encore, les dirigeants Asiatiques...
Ce genre de comportement se paie cher, surtout en période de crise et de tensions internatioales. La France est aujourd'hui isolée et mme Merkel fait payer cash des erreurs de débutant..."
Chacun s'est étonné de la dureté d'Angela Merkel à l'égard des propositions de Paris. C'est pourtant la conséquence logique de la position de Berlin depuis le 6 mai.
Le contraste est frappant. De ce côté-ci du Rhin, la presse s'est enflammée jeudi 7 juin à la publication du projet d'initiatives de croissance du gouvernement allemand. Il s'est même agi de la grande affaire du jour et chacun tentait de comprendre l'échec de François Hollande. Outre-Rhin, les observateurs ont à peine noté le fait et n'ont pas insisté sur l'humiliation du président français. Ce fossé s'explique aisément. En France, beaucoup voulu croire que l'élection de François Hollande allait changer la donne en Europe et que le nouveau locataire de l'Elysée pourrait imposer une relance par les investissements. Pour dire vrai, les institutions bruxelloises se sont faites complices de cette illusion en ne cessant de marteler, dans les jours qui ont suivi l'élection française, le mot de « croissance ». On a vu Angela Merkel faire le dos rond et elle-même murmurer ce mot magique. On a cru que l'affaire était dans le sac. C'était mal connaître et l'Allemagne et la chancelière.
Une position allemande ferme
Durant le dernier mois, Angela Merkel n'a en réalité jamais cédé sur cette question de la croissance. Pour elle, engager aujourd'hui une relance keynésienne serait des plus nocives. Elle donnerait l'illusion d'une reprise qui entraînerait du relâchement dans ce qu'elle considère toujours comme la priorité absolue : l'assainissement des finances publiques. Voici pourquoi, à chaque fois qu'elle a évoqué la croissance, la chancelière a précisé qu'elle ne voyait pas d'autres solutions pour la relancer que l'amélioration de la compétitivité par « des réformes structurelles ». Sa proposition de jeudi est donc cohérente.
Piège tendu
Il s'agissait donc d'un dialogue de sourd, mais les observateurs français n'y ont vu qu'une avancée de Paris. En réalité, pendant ce temps, la chancelière tissait son piège. Elle a d'abord désamorcer le danger intérieur en s'entendant avec le SPD pour une adoption avant l'été du pacte budgétaire, moyennant un impôt sur les transactions financières . Du coup, ce pacte que François Hollande ne veut pas ratifier tel quel le sera sans doute par les sociaux-démocrates. Il perd là un appui précieux pour faire pression sur la chancelière.
Désamorçage européen
La chancelière a ensuite désamorcé le danger européen en tentant de mettre les fédéralistes bruxellois de son côté. Jeudi, elle s'est ainsi proclamée favorable à une union politique de l'Europe. Condition qu'elle pose, là aussi depuis toujours, pour donner son accord aux obligations communes. Et ici également, François Hollande est mis en difficulté, sommé de dire s'il accepte la perte de compétences nationales en faveur d'institutions fédérales pour parvenir à son objectif d'euro-obligations. Alors que l'opinion française comme le parti socialiste sont très divisés sur le sujet européen. Nul doute que l'Elysée ne sera guère loquace sur le sujet. Et les Eurobonds ont ainsi toutes les chances d'être enterrées. Et si elles ne sont pas, elles ne serviront pas à faire de la relance.
Le but de la chancelière : sa réélection
Angela Merkel est un animal politique. Sa seule ambition est son maintien à la chancellerie en 2013. Elle est actuellement en difficulté dans les sondages et elle a vu « son ami Nicolas » emporté par la crise... Elle n'a donc aucune raison de céder à François Hollande face à une opinion allemande peu encline à faire de la « croissance à la pompe », comme on dit outre-Rhin. Au contraire, si elle sort vainqueur de ce bras de fer avec le président français, elle pourra se prévaloir outre-Rhin d'avoir défendu les intérêts de la république fédérale en Europe. Et espérer un retour en grâce auprès de son opinion.
Le pari perdu de Paris
Du côté de Paris, l'illusion semble désormais brisée. Il est à présent impensable (mais en réalité, il en a toujours été ainsi) que l'Europe se lance dans une politique de relance. La véritable question est, à présent, de savoir quelle sera la politique européenne de la France. Sans l'objectif de la relance, ne lui restera-t-elle plus qu'à rentrer dans le rang et revenir à la rigueur.