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SERVIR WITTENHEIM SERVIR LA LIBERTE !!

De la colère des lycéens à la foire aux incendiaires.

Des lycéens sont dans la rue. Ils bloquent des établissements, ils brûlent des voitures. Des enseignants sont mécontents. Ils refusent d'appliquer les réformes, ils appellent à une journée de grève en janvier. La crise économique s'installe. Des entreprises ferment, des salariés sont licenciés, d'autres redoutent de connaître le chômage. Le monde entier est inquiet. À l'autre bout de l'Europe, la colère gronde déjà en Grèce. Alors, pour certains, la conclusion est simple : à qui le tour ? Pourquoi pas la France ?

La période est propice aux cassandres, aux incendiaires. À tous ceux pour qui la crise sert le fonds de commerce de la contestation. S'ils n'ont jamais eu grand-chose à proposer, ils ont toujours profité des temps d'incertitude. Ils installent le malaise, amalgament les mécontentements, sapent le moral, propagent un climat qu'ils rêvent de voir insurrectionnel.

Qu'ils soient adeptes du drapeau noir, militants du Grand Soir ou nostalgiques d'un pouvoir à reconquérir, ils se gonflent pour mieux souffler sur les braises. C'est Olivier Besancenot qui active ses réseaux sur la voie vers la révolution. C'est Julien Dray : « Toutes les conditions sont en train de se réunir pour des confrontations sociales très violentes. » C'est Jack Lang, complaisant et opposant par alternance, qui interpelle le gouvernement sur la réforme de l'Éducation nationale : « Si vous continuez comme ça, ce sera votre Vietnam. » Les mots sont choisis pour enfoncer le clou, frapper les esprits, promettre le cauchemar. Et pour quelques-uns, ne pas avoir un métro de retard sur les rails de la protestation. Démagogie quand tu les tiens !

Dans le trou d'air économique et social qui s'annonce, l'antisarkozysme a trouvé son terreau idéal. Peinant jusque-là à exister dans le débat d'idées, à mobiliser pour s'opposer dans la rue, à s'entendre pour faire front commun, les détracteurs du chef de l'État bombent le torse, imaginant leur heure enfin arrivée. Ils l'avaient prédit : ça finira mal. Comme si le spectre d'un nouveau 68 se profilait immanquablement à l'horizon. L'ultragauche, dit-on, est d'ailleurs de retour.

La conjoncture est difficile, mais c'est précisément dans la tempête qu'il convient de maîtriser ses nerfs. Et de ne pas céder à l'irresponsabilité des bateleurs d'estrade, aux persiflages des oiseaux de mauvais augure, aux rumeurs des colporteurs de désordre. Ils le savent, et ils en jouent : le problème de la peur, c'est qu'elle fait peur, comme disait Roosevelt. Or, c'est bien connu, elle n'est pas bonne conseillère.

Ici et là, les craintes sont réelles, la mauvaise humeur peut monter à tout instant. Mais rien ne laisse présager aujourd'hui la formation d'un vaste mouvement d'ensemble. Et, s'il devait se constituer, il serait davantage spontané qu'organisé.

Nicolas Sarkozy et son gouvernement doivent donc continuer sur le chemin des réformes de structures que notre pays a trop longtemps attendues. Ils n'ont pas le choix. Car l'immobilisme n'empêcherait pas la surenchère médiatique des marchands de pessimisme.

Yves Thréard

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