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SERVIR WITTENHEIM SERVIR LA LIBERTE !!

Le cross à bout se souffle

  La France est-elle encore de boue ?   L'EST republicain

 

Nancy. Le saucissonnage cross court/cross long n’a fait que retarder l’échéance. Aujourd’hui délaissé par les meilleurs « pistards » qui se tournent plus volontiers vers la salle ou d’autres modes de préparation hivernale, souvent classé comme objectif de second rang dans l’agenda des « routards », le cross-country, en France, n’est décidément plus très ‘’tendance’’ dans les hautes sphères.

Boudé par les télévisions et les médias parisiens, il peut encore, heureusement, compter sur un fort ancrage populaire. Une culture ‘’cross’’ censée attirer près de 15.000 spectateurs ce dimanche dans le Berry, un an après l‘honorable succès de La Roche-sur-Yon où la foule, massée autour de l’hippodrome des Têtes noires, s’était enthousiasmée pour l’inattendu Benjamin Malaty.

Ébaubi à la manière d’un candidat ‘’Chasse Pêche Nature et Tradition’’ qualifié pour le deuxième tour de la Présidentielle, l’Agenais avait alors mis du temps à réaliser son exploit. Aussi rafraîchissant qu’interrogateur sur les réserves du cross français… les années creuses.

De sa retraite des Landes, le légendaire Michel Jazy, triple champion de France (1962, 1965 et 1966), observe avec des yeux un peu « déçus » les mutations d’un sport, auquel il dit ne plus rien comprendre.

« Quand je vois la prolifération des manifestations athlétiques qui a cours aujourd’hui. J’y perds un peu mon latin ! », avoue le médaillé d’argent des Jeux de Rome, évoquant notamment la concurrence faite au cross par la route. Avec ses « semi », ses marathons, « ou ses 10 km qui présentent un intérêt lucratif, même modique. Le souci, c’est que d’un côté, certains athlètes perçoivent des subsides de la Fédération ou bénéficient de stages à l’autre bout du monde. Mais lorsqu’il faut rendre service, il n’y a plus personne ! On ne met pas d’ordre dans tout ça et je dois dire que ça me déplaît », déplore l’ancien demi-fondeur, également très critique vis-à-vis de l’absence de couverture télévisuelle de ces Championnats de France (*).

Un réel manque d’exposition

« Les chaînes de télévision, et en particulier le service public, ne jouent pas le jeu ! On est capable de dépenser sans compter, des millions, pour acheter les droits de matches de football. Et là, il faudrait que la FFA paie pour que l’événement soit retransmis. Franchement, je trouve ça dégueulasse (sic) ! »

Loin de ces considérations cathodiques, Jean-François Pontier, le manager du demi-fond français, dispose lui de trois semaines pour monter une équipe compétitive pour les Mondiaux (le 24 mars à Bydgoszcz, en Pologne). Et il sait que sa tâche ne sera pas aisée.

« Chez les féminines, toutes les meilleures m’ont déjà donné leur accord. Par contre, chez les garçons… » Jean-François Pontier devra se creuser les méninges. Derrière la blessure d’un garçon comme Morhad Amdouni, qui avait éclaboussé de son talent l’édition 2011 (le Bastiais se remet de l’ablation d’une excroissance osseuse) ou l’absence programmée du champion de France 2012 Benjamin Malaty (qui entend se consacrer au Marathon de Paris), c’est le positionnement du cross qui pose en fait question.

« Le cross n’est pas une fin en soi. Nos athlètes les plus performants ayant des profils de coureurs de 1.500m, 3.000m (NDLR : il venait d’évoquer les cas Tahri et Mekhissi, « tous les deux formés » à l’école du cross), il ne s’agit pas pour eux de la meilleure préparation hivernale, et le haut niveau se joue sur des choix assez précis. Mais il ne s’agit pas là d’un problème franco-français, mais bien européen », assure Jean-François Pontier.

Un problème qui n’est pas neuf, et bien loin d’être réglé.

(*) Seule l’antenne régionale de France 3 (Berry) et une télévision locale («TV Bip ») ont sollicité une accréditation.

François VADOT

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